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vois le peuple, qui ne comprend rien à ce jargon théologique, prier, se consoler, s’élever avec la religion établie, non pas parce qu’elle est telle ou telle, mais parce qu’elle est religion, oh ! alors, plutôt que de le scandaliser, je me mettrais à genoux avec lui, je prierais ses saints et sa madone.

Le bourgeois doit être irréligieux, parce qu’il est superficiel : cela est dans son type, et quand il est ce qu’il doit être, il a son intérêt, comme toute physionomie de l’humanité, il a même raison jusqu’à un certain point, par le côté dont il envisage les choses. Je me révolte quand j’entends dire qu’on revient au christianisme en France. Le bourgeois français est trop peu sérieux et trop fin pour croire à une religion ; c’est le voltairien par essence. C’est pour cela que je ne l’aime pas ; mais je