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livres de philosophie, et je crois que je les aurais volontiers jetés au feu ; car ils vous empêchaient de penser à nous et peut-être aussi de penser à Dieu.

» Adieu, priez pour votre sœur Cécile. »


Au bas et sur le revers de cette lettre, on lisait les lignes suivantes écrites au crayon de la main de Patrice :


« Douce enfant, que tu m’es supérieure, et que je donnerais volontiers la moitié de ma vie pour voir encore une fois le monde avec tes yeux de colombe ! Pour toi, la grande harmonie n’est pas troublée ; religion, devoir, amour, beauté, reposent pour toi dans une mystique et sainte unité. Tu ne connais pas la lutte du saint contre le vrai, du beau contre le bien, du vrai