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PATRICE



28 novembre 1788.

« Je ne suis qu’une pauvre fille, monsieur Patrice, et je vous ferais sourire de mes naïvetés, si je voulais raisonner avec vous. Nous autres femmes, nous sommes condamnées à ne savoir que le catéchisme et nos prières. Votre science est pour moi une langue inconnue ; mais vous souffrez, dites-vous, et par là peut-être, je pourrai vous comprendre.

» Pourquoi donc êtes-vous triste, cher Patrice, et qu’y a-t-il de changé en vous ? Quand je vous ai vu, il y a un mois, vous