Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

séparé d’elle par un abandon total de la foi et un état d’âme d’une grande complexité. Plus tard, à Rome, la Rome de 1849, aujourd’hui abolie, Patrice s’adresse à un ami ; la trame légère du roman par lettres disparaît presque complètement, et la réflexion philosophique s’élève à des hauteurs que Renan lui-même n’a pas dépassées. Des confidences personnelles, avec un rappel de la figure idéale de jeune fille du début, terminent cette esquisse si curieuse et si achevée, malgré son caractère fragmentaire.

Ce projet de roman semble avoir préoccupé Renan assez longtemps en Italie. Un plan beaucoup plus étendu, sur la même donnée, avec des péripéties nombreuses, était joint à Patrice ; malheureusement l’état inachevé du manuscrit n’a pas permis de le publier. Patrice, au contraire, dans