Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’avoir toujours une bonne réputation aux yeux des hommes.

» D’être doux à mes amis et amer à mes ennemis, aimable pour ceux-là, terrible pour ceux-ci.

» Je souhaite d’avoir des richesses, je ne veux pas souffrir d’injustice… »

Voilà le vrai, le simple, le naturel. Voilà ce que le christianisme a profondément interverti par son surnaturalisme, en prêchant sans cesse le renoncement, le combat contre la nature, en subtilisant à l’infini sur le bien moral et le bonheur. Il nous a accoutumés à chercher les choses dans leur contraire, à chercher bien loin ce qui est tout près. Toutes les idées fausses qui sont dans le monde en fait de morale sont venues du christianisme. La Grèce, avec un tact divin, avait saisi la parfaite mesure, fugitive et insaisissable