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partis à la distance où nous sommes, qui peut être pour Sparte contre Athènes, ou pour Carthage contre Rome, ou pour les Guelfes contre les Gibelins ? Nous n’avons plus de colère pour le passé. Quel enfantillage après cela de s’indigner quand on sait que l’avenir ne partagera pas nos colères, et qu’il nous jugera comme nous jugeons le passé !

Ô quiétude ! ô paix ! ô unité ! de quel nom t’appeler, es-tu la vie ou la mort ? Vertu, crime, beauté, laideur, ciel, enfer, venez sur ces pics sublimes vous donner le baiser de paix et vous embrasser dans le vaste sein du Père. Tout est beau, tout est bon, sauf le médiocre. Il n’y a place pour celui-là ni dans le ciel, ni dans l’enfer. Moi, grâce à Dieu, je suis pour la beauté, pour la vertu, pour le ciel, pour les victimes, mais ce n’est pas une raison