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ment d’ailleurs a sa valeur indépendamment de l’objet qui l’excite. Je m’abandonne donc sans scrupule aux impressions de cette religion, que je pourrais critiquer, si je le voulais, par tant de côtés divers.

» Nulle part la pensée n’est plus calme, la tête plus libre, la vie plus limpide qu’à Rome ; mais nulle part aussi on n’éprouve plus profondément ce sentiment de respect et de haute placidité qui apprend à aimer dans toute croyance ce qu’elle a de pur et d’élevé. Je me maintiens dans une situation d’esprit calme et bienveillante, évitant la curiosité, qui trouble la simplicité et la pureté des impressions. Je m’occupe très peu des affaires politiques ; depuis que je suis à Rome, je me soucie fort peu de vos querelles, et puis, j’ai bien assez d’éclaircir les sensations différentes qui m’assaillent à chaque pas. Que ne puis-je