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III

Après avoir fait d’excellentes études au séminaire de Reims et s’être préparé, avec toutes les apparences d’une vocation réelle, à devenir prêtre, Louis de Tiessant avait renoncé à la dernière heure à une carrière vers laquelle on l’avait dirigé depuis sa jeunesse.

Soudain, se jugeant plus sainement que les autres ne l’avaient jugé, il ne s’était trouvé aucune des qualités requises pour le sacerdoce ; le doute avait envahi son esprit, et, rompant avec les Pères de l’Église, la théologie et le droit canonique, il était venu à Paris pour se faire publiciste. Il lui semblait que dans les lettres, mieux que dans aucune autre profession, il pourrait tirer parti des connaissances sérieuses qu’il avait acquises.

Ses débuts, en effet, n’eurent rien de pénible. La petite fortune qu’il possédait lui épargna cette lutte énervante contre les difficultés matérielles qui brise