qui, du vestibule du palais des Papes, dont il a exercé jusqu’à sa mort le souverain pontificat, semble s’élancer vers Byzance, la capitale de son nouvel empire.
Cependant, parvenue au palier du premier étage, là où l’escalier tourne à droite, devient plus étroit, moins élevé de plafond et moins doux, Éva, fatiguée, dut prendre le bras de Gilbert pour gravir les dernières marches de marbre, avant de traverser le vestibule de la salle royale.
Mais au moment de franchir le seuil de cette pièce, la comédienne, par un mouvement instinctif de haute convenance, se sépara de son amant, et, faisant appel à toute son énergie, se dirigea sans aide vers la salle ducale, qu’un camérier, après avoir lu la lettre d’audience, avait indiquée du geste à ceux que Pie IX allait recevoir.
Ronçay ni son amie n’étaient point là d’ailleurs en pays inconnu. L’un et l’autre avaient déjà parcouru cette partie du palais pour visiter les musées et les chapelles Sixtine et Pauline ; mais comme ils savaient que c’était dans l’appartement particulier du Saint-Père qu’ils devaient se rendre, ils allaient droit devant eux, sans échanger une parole, n’admirant pas, cette fois, les merveilles artistiques qu’ils rencontraient à chaque pas, entièrement au motif de leur course à travers les immensités du Vatican.
Les regards noyés ainsi que dans un rêve, les bras baissés et les mains jointes, Éva marchait rapidement, sans même paraître se souvenir que Gilbert l’accom-