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— Une personne que tu aimes de tout ton cœur et que tu n’as pas vue depuis plusieurs années.

— Depuis plusieurs années ?

— Oui, mais je ne la laisserai entrer que si tu me promets d’être sage, ainsi qu’elle me l’a promis elle-même.

— Oh ! mon Dieu ! quelles précautions ! Je te promets tout ce que tu veux. Voyons, de qui s’agit-il ?

— Tu ne devines pas ?

— Non ! Est-ce quelque ami de Paris, de province ou de l’étranger ? Quelqu’un de Rome, peut-être !

— Rien de semblable. Une personne que tu n’as pas vue depuis cinq ans.

— Depuis cinq ans ? Mon fils !

— Hélas, non ! Tu sais bien que, la dernière fois qu’il m’a donné des nouvelles de Robert, M. Noblet n’a pas même répondu au passage de ma lettre où je lui exprimais ton désir de le voir.

— C’est vrai !… Ma sœur, alors ?

— Oui, Blanche. Elle est là.

— Qu’elle vienne donc bien vite !

Et, se soulevant à demi, elle appela :

— Blanche ! Blanche !

— Elle ne t’entend pas ; elle est dans la salle à manger.

— Cours la chercher ; cours, je t’en prie !

— Tu seras raisonnable, vous ne parlerez pas du passé, ni de rien qui puisse te faire du chagrin ?

— Je te le jure !

Rassurée, la bonne tante sortit de la chambre en