néanmoins, vous devez vous soigner. Je crois qu’il serait bon que vous prissiez quelques jours de repos.
— De repos complet ! Sans jouer ?
— C’est nécessaire.
— Que deviendra mon directeur ? La première de la Princesse Georges doit avoir lieu après-demain. Oh ! non, c’est impossible !
— Je ne puis vous cacher ma crainte que la fatigue d’une semblable soirée ne provoque quelque accès du genre de celui d’hier.
— Eh bien ! vous me ferez une seconde piqûre de morphine. Quelle chose extraordinaire ! Un coup d’épingle, un petit choc dans la tête, et plus rien ! Et puis, vous savez, docteur, si par ma faute je faisais manquer cette représentation, je crois que j’en ferais une maladie sérieuse.
— Je n’ai pas le pouvoir de vous enfermer dans votre chambre. Vous avez un médecin à Paris ?
— Certes, oui, et un savant comme vous : M. Raymond Bernel, l’ami, le frère de mon… de mon ami, M. Gilbert Ronçay.
Elle n’osait dire : mon amant et ne voulait pas mentir en disant : mon mari.
M. Tavini comprit, mais, n’en laissa rien voir et poursuivit :
— Et il ne vous a jamais conseillé le repos, la vie tranquille ?
— Oh ! que si ! Il a bien fait tout son possible pour me dissuader d’entrer au théâtre. À l’entendre, on eût dit que ce métier-là devait me tuer. Il me semble,