Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XIII

Les débuts d’Éva Daltès ne pouvaient passer inaperçus. Bien que le reportage ne fût pas à cette époque ce qu’il est aujourd’hui et que les interviews n’existassent pas, on savait néanmoins le véritable nom de la nouvelle pensionnaire de l’Odéon.

Or tout Paris littéraire et artistique se souvenait encore des procès scandaleux de Louis de Tiessant. De plus, on n’ignorait pas, grâce à la plaidoirie de Me Mansart devant le tribunal civil, le rôle odieux que le pamphlétaire avait joué dans le conflit conjugal qui s’était terminé par la condamnation de Mme Noblet, et il s’ensuivait que les haines accumulées contre lui augmentaient d’autant les sympathies générales pour sa fille, dont la faute d’ailleurs était de celles que le public appelle volontiers : péchés véniels, et qu’il excuse avec indulgence, surtout lorsque les coupables sont intéressants. Éva ne l’était-elle pas à tous égards ?

La presse annonça donc l’engagement de Mme Dal-