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— Sans doute ; la meilleure que puisse recevoir une détenue. J’ai ordre de vous mettre en liberté.

— Je ne comprends pas ! Il n’y a que onze jours que je suis ici, et…

— Et vous deviez y rester trois mois. Votre mari en a décidé autrement. C’était son droit, basé sur l’article 337 du Code pénal. Il lui a suffi d’adresser une requête en ce sens à M. le procureur impérial.

— Ah ! Et que dit cet article ?

— Que l’époux reste le maître d’arrêter l’effet de la condamnation prononcée contre sa femme, en déclarant qu’il est prêt à la reprendre.

— M. Noblet peut supposer !…

— Non, non ! C’est une formule imposée par la loi. Cela ne veut pas dire que votre mari exige que vous réintégriez le domicile conjugal !

— M. Noblet paie tout simplement l’enfant avec la liberté de la mère. Enfin ! Alors, monsieur le directeur, je puis partir ?

— Vous êtes même forcée de le faire. Aussitôt que vous serez prête, vous n’aurez qu’à descendre au greffe, où j’ai déjà donné l’ordre de lever votre écrou. Je n’ai pas le droit de vous conserver un jour de plus !

M. Roussel avait dit cela en homme heureux de voir se terminer l’épreuve pénible que subissait une femme aussi intéressante qu’Éva.

Celle-ci le remercia d’un sourire gracieux, remonta rapidement dans sa cellule, s’habilla en quelques minutes, embrassa avec effusion les sœurs Sainte-Marthe