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ce fonctionnaire que la calomniée devait les égards dont elle était l’objet.

Pendant ce temps-là, Gilbert, ainsi que le lui avait recommandé le docteur, faisait porter un mot à Mme Bertin ; mais celle-ci, que quelques lignes de consolation ne pouvaient calmer, était descendue bien vite chez son voisin pour lui dire :

— Ma nièce m’a raconté l’épouvantable scène qui s’est passée ici. L’accuser d’adultère, elle ! C’est aussi odieux que stupide ! Et savez-vous quelles ont été ses dernières paroles ? Prie M. Ronçay, au nom de la sympathie même qu’il a pour moi, de ne pas me défendre, de refuser toute explication, à moins qu’il ne craigne de se compromettre. Qu’il dise seulement que je me suis réfugiée chez lui de mon propre mouvement, sans qu’il m’y attendît. Mais pas autre chose, je l’en conjure !

— Pauvre enfant ! Est-ce que je ne suis pas prêt à lui sacrifier ma vie tout entière ! Que m’importe à moi qu’on me suppose complice d’une faute qu’elle n’a pas commise ! Oui, elle m’avait déjà adressé cette prière ou plutôt donné cet ordre au moment où je voulais faire comprendre au commissaire de police par quel concours de circonstances elle était près de moi. Mais quel est son but ?

— Je l’ignore, je n’y comprends rien ! Peut-être ne se rend-elle pas bien compte elle-même de sa situation.

— Tenez, chère madame, ce qu’il y a de plus sage, je crois, car vous et moi nous perdons la tête, c’est de consulter Me Mansart.