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sans doute d’un remords tardif, semblait vouloir faire une dernière tentative auprès de sa fille, il l’entraîna hors de l’appartement.

— Ainsi, monsieur, je dois vous suivre ? demanda Mme Noblet au représentant de la loi.

— Oui, madame, répondit celui-ci.

— Serai-je absente longtemps ?

— Je l’ignore.

— C’est que mon fils est là. Jamais je ne l’ai quitté ; il peut avoir besoin de moi, et…

L’épouse révoltée redevenait la mère. Inquiète, elle tremblait.

— Quel âge a votre enfant, madame ? interrogea le fonctionnaire, visiblement embarrassé.

— Quinze mois seulement. Il n’est sevré que depuis quelques semaines.

— Il est ici en bonnes mains ?

— Oh ! certes, certes !

— Vous pouvez donc vous éloigner de lui pendant quelques heures ?

— Quelques heures ? Oui !

— Eh bien ! allez l’embrasser et mettez un chapeau ; je vous attends.

La jeune femme courut à sa chambre, se coiffa, jeta un manteau sur ses épaules, donna un long et tendre baiser à son fils qui dormait toujours, le recommanda encore une fois à Jeanne et revint dans le salon.

Le commissaire de police était levé, prêt à partir. Mme Bertin, atterrée, suivait machinalement sa nièce,