Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX

Après avoir entendu prononcer le jugement qui rendait Mme  Noblet à son mari, Ronçay était rentré chez lui désespéré ; mais comme le docteur Bernel, qui l’attendait, l’avait un peu consolé, en lui expliquant qu’il ne s’agissait là que d’une décision de première instance que la Cour infirmerait probablement, et comme, de plus, il ne se doutait pas du danger immédiat que courait la jeune femme, il n’avait adressé à Mme  Bertin que quelques mots de confiance dans l’avenir, remettant à un jour prochain pour tenter de rencontrer Éva, afin de l’assurer de nouveau de tout son dévouement.

Quarante-huit-heures plus tard, ainsi que l’avait prévu son vieil avocat, Mme  Noblet reçut signification du jugement qui rejetait sa demande, et sommation de réintégrer immédiatement le domicile conjugal. Néanmoins, elle, ne songea pas une seconde à quitter la rue d’Assas. Elle espérait que son mari n’oserait