280 Thugs de tous rangs ; mais quelques-uns d’entre eux seulement ont dû prendre part à l’expédition contre le colonel Buttler, peut-être 35 ou 40. Si la bande avait été au complet, personne n’aurait échappé.
— Où pensez-vous que ces Thugs se soient réfugiés ?
— Selon moi, dans les jungles d’Arcot, à moins qu’Hyder-Ali, après la perte de tant d’hommes tués dans cette rencontre, n’ait cru devoir redescendre vers Tanjore pour prendre des renforts et détourner les soupçons.
— Combien de bandes occupent en ce moment le Dekkan et la province de Madras ?
— Je ne saurais vous répondre au juste à l’égard des Thugs de la province ; je n’en suis pas le chef direct. Ils peuvent être de 250 à 300, divisés en six à sept bandes. Dans le Dekkan, je commande à dix troupes, fortes chacune de 160 à 170 hommes.
— Où sont ces hommes aujourd’hui ? Qui les commande ?
— Deux d’entre elles sont dans les environs de Bellary, campées probablement sur les rives de la Vadavilly. Elles sont commandées par Sonna-Moha et Nada-Saib. Deux autres occupent la campagne entre Mysore et Bungahre. Leurs chefs sont Hussein-Khan et Diouti. Trois doivent opérer en ce moment entre Mahé et Calicut, sur la côte de Malabar, sous la direction de Sodila, de Gougis-Amet et de Ravana. Deux autres battent la grande route de Hyderabad à Bedjapour, ayant pour chefs Sitti et Matali, et enfin la dernière, qui surveillait Tanjore et Tritchinapaly, obéit à Hyder-Aly.
— Quel chiffre d’hommes peuvent former ces bandes ?
— Seize à dix-sept cents individus, sans compter ceux qui ne sont qu’affiliés et restent dans les villes, comme fournisseurs ou banquiers de l’association.
— Roop-Singh et Budrinath, dont vous avez parlé, où sont-ils maintenant ?
— Budrinath n’est plus.
— Il y a longtemps ?
— L’heure du châtiment était venue pour lui. Il y a quelques mois à peine, il m’avait désobéi, je l’ai fait mettre à mort.
— Vous l’avez tué ?
— Je lui ai fait enfoncer la tête dans un sac de cendres chaudes qui l’ont étouffé sous mes yeux.
À ce détail horrible, la salle ne put contenir son indignation et mille cris de colère s’élevèrent ; mais Feringhea, dont la voix était puissante, s’écria :