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Je suis resté en garnison deux ans à Biggalow. (Page 126.)

— Quel était ce supplice ?

— Horrible ! On étendit le traître sur une planche ; on lui lia solidement les jambes et les bras ; puis on fit sur tout son corps, à l’aide d’un poignard, de petits trous que l’on remplit d’huile. On plaça à l’intérieur des mèches et on mit le feu à tous ces lumignons.

« Pendant plus d’une heure le malheureux brûla à petit feu en poussant des cris lamentables.

À ce détail horrible, plusieurs femmes jetèrent des cris d’horreur et s’évanouirent ; on dut les transporter hors de la salle.

— Avez-vous assisté à d’autres assassinats ? demanda sir Monby.

— Heureusement que non, Votre Honneur, répondit Paddy ; seulement j’ai su qu’ils faisaient souvent ce qu’ils appellent des sacrifices à leur déesse Kâly. Malgré mon habileté à les raser, je calcule qu’il auraient fini par me sacrifier moi-même, en ma qualité d’Irlandais, si vos braves troupes ne nous avaient arrêtés sur le bord du fleuve.

« Je demande à retourner auprès de ma chère femme, que ces monstres m’ont fait regretter.