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aurait-il changé d’idée, car, après avoir payé son addition, l’étranger disparut tout à coup, sans qu’on l’eût vu franchir la porte qui ouvre sur le boulevard.

Plus prévoyant que maître Picot et ne laissant rien au hasard, l’Américain avait traversé le restaurant, monté au premier étage et suivi le couloir sur lequel donnent les salons, couloir qui conduit aussi à l’escalier de l’hôtel Saint-Phar.

Une fois là, il n’avait plus eu qu’à descendre quelques marches pour gagner le boulevard par la grande porte de l’hôtel et à sauter dans une des nombreuses voitures de la station.

En admettant que l’agent fût à son poste d’observation ou qu’il se fût fait remplacer par un ami, William Dow était certain, grâce à ce détour, d’avoir échappé à toute surveillance.

Mais l’intelligent Picot ne se doutait de rien de semblable, et quelques heures plus tard, pendant qu’il se désespérait à Versailles de ne voir arriver ni l’un ni l’autre de ceux qu’il attendait, l’étranger qui, après avoir fait plusieurs courses, avait quitté sa voiture place du Châtelet, se dirigeait tranquillement à pied vers la Morgue, en suivant le quai Napoléon.

Une fois à l’extrémité du square qui s’étend derrière Notre-Dame, il s’arréta pour inspecter