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moindres mouvements de l’Américain et de son compagnon, se glissa le long de la muraille afin d’arriver en même temps qu’eux sur le pas de la porte du marchand de vin.

Les choses se passèrent comme le désirait l’étranger. Le gardien lui dit les mots convenus, et, s’élançant avec la rapidité d’un cerf de l’autre côté de la chaussée, il disparut comme une ombre dans une des rues adjacentes.

William Dow surprit le mouvement de stupeur de l’agent de la sûreté, qui ne s’attendait pas à une séparation aussi brusque de ses deux personnages, mais n’ayant pas même l’air de le voir, il rejoignit tranquillement sa voiture.

Un moment interdit, car il avait formé le projet qu’avait bien prévu l’Américain, de suivre l’ouvrier pour savoir où il demeurait et qui il était, Picot se dit qu’après tout, ce n’était que partie remise puisqu’il devait le retrouver le lendemain à Versailles, et il courut à son fiacre, pour s’assurer au moins que le voyageur de l’hôtel du Dauphin rentrait chez lui.

Enfin, comme il aimait à s’expliquer toutes choses, il pensa que cet homme n’était parti aussi vite que parce qu’il était en retard et non pas pour échapper à un espionnage qu’il ne pouvait soupçonner.