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— Voyons, reprit l’étranger, qu’avez-vous à craindre ? La nuit, vous êtes seul ; vous avez les clefs des portes du passage de service, puisque c’est par là qu’entrent les corps. Qui nous verra ? Personne ! La fenêtre de la salle d’autopsie donne sur le derrière de la Morgue. Une petite lampe et vingt ou vingt-cinq minutes me suffiront. Est-ce convenu ?

— À quelle heure viendrez-vous ? murmura le gardien.

— Vers une heure. À ce moment, le quartier est tout à fait désert. Après m’être assuré qu’il n’y a personne aux environs, je m’approcherai de la porte qui est à gauche sur le quai, vous la tiendrez ouverte en dedans, je gratterai contre le panneau pour que vous soyez bien sûr que c’est moi et non quelque passant attardé ; je vous donnerai les cinq cents francs promis, j’entrerai et vous fermerez derrière moi. Une demi-heure après, je m’en irai par le même chemin, en vous remettant les autres cinq cents francs.

— Vous serez seul ?

— Absolument seul.

— Vous ne le direz à personne ?

— À personne ; je suis étranger et je pars dans quelques jours.

— Eh bien, soit ! monsieur, je ferai comme