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— Combien gagnez-vous par mois ? lui demanda l’étranger.

— Quatre-vingts francs, monsieur, répondit le pauvre diable, surpris de cette question.

— Pour être de service un jour sur deux ?

— Oui, monsieur.

— Voulez-vous recevoir d’un seul coup plus d’une année de vos gages ?

L’homme crut avoir mal entendu. William Dow répéta sa question.

— Que faudra-t-il faire ? dit-il, en pâlissant.

— Donnez-moi d’abord quelques explications. La nuit, lorsque vous veillez, êtes-vous seul à la Morgue ?

— Tout seul, monsieur.

— S’il arrive un corps lorsque le greffe est fermé ?

— C’est moi qui en donne un reçu aux porteurs.

— Demain, on doit faire l’autopsie du vieillard qu’on a apporté ce matin ?

— Demain à dix heures. M. le greffier m’a prévenu que je devais être là.

— Oui, je sais, le médecin légiste ne doit être assisté que de vous et de votre compagnon. Que fait-on du cadavre après l’autopsie ?

— On le laisse généralement sur la table toute