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son inspiration, lorsque les deux personnages qui l’intéressaient se sépareraient.

Il se contentait de ne perdre aucun de leurs mouvements, ce qui lui était facile sans courir le risque d’être découvert, car la rue était déserte, assez sombre, et William Dow, après s’être fait servir une bouteille de vin et deux verres, s’était assis, lui aussi, le dos à la fenêtre, à la même table et tout près de celui qui semblait l’attendre.

C’est alors que Picot vit l’Américain donner à l’inconnu, qui les glissa rapidement dans sa poche, plusieurs pièces de monnaie.

Cet argent était-il les arrhes d’un marché ou le payement d’un service ?

Pour le savoir, laissons l’agent de la sûreté à son poste et pénétrons dans le cabaret.

C’était bien le gardien de la Morgue que William Dow avait retrouvé là, fidèle à son rendez-vous. Tout d’abord, après s’être assis auprès de lui, il lui avait donné les quatre louis promis, en lui disant :

— Voici pour votre exactitude ; maintenant, causons.

L’homme, tout ému de cette bonne fortune, sur laquelle il comptait à peine, fit signe qu’il écoutait.