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Picot sauta à terre et crut d’abord qu’il avait suivi une fausse piste : l’individu qui venait de descendre de la voiture filée ne ressemblait plus, de tournure du moins, à celui qu’il y avait vu monter rue Marlot.

Il portait un chapeau mou et un épais veston d’ouvrier.

Assez inquiet, l’agent se hâta de dépasser l’étranger, pour se planter devant un bec de gaz, en feignant de rallumer sa pipe.

William Dow, qui semblait ne se défier de personne, avançait lentement.

Picot le reconnut de suite, bien que sa coiffure lui tombât sur les yeux et que le collet de son veston lui cachât le bas du visage.

— Très-bien ! murmura l’espion, qui aimait à se donner des explications, très-bien ! nous avons fait ce petit changement dans le fiacre. Nous avions ce chapeau mou dans une poche et un grand paletot par-dessus l’autre. Nous ne voulions pas que les gens de l’hôtel nous vissent déguisé. Il est certain que, dans cette tenue-là, nous n’allons pas chez M. le préfet !

Tout en faisant ces réflexions, Picot suivait son homme, qu’il vit disparaître brusquement dans l’arrière-boutique d’un marchand de vin, au coin de la rue Vandrezanne.