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de confiance, descendit-il de voiture à l’entrée de la rue Marlot, pendant que celle de l’étranger poursuivait sa course jusqu’à l’hôtel du Dauphin.

— J’ai deviné, pensa l’espion, qui avait mis pied à terre et guetté dans le renfoncement d’une porte. Il ne paye pas son cocher, il va descendre.

Au bout de cinq minutes, en effet, William Dow remontait en voiture.

Picot courut à la sienne et les deux fiacres, l’un suivant l’autre à distance, gagnèrent la rue Saint-Antoine, traversèrent la place de la Bastille, longèrent le quai Henri IV et passèrent le pont d’Austerlitz, pour monter au pas le boulevard de l’Hôpital.

— Parfait ! pensa Picot, nous allons décidément en expédition. Allons, M. Meslin sera content !

Et après avoir allumé sa pipe, il se frotta joyeusement les mains en s’étendant en sybarite sur les coussins de cuir de son équipage d’occasion.

Les deux voitures arrivèrent ainsi à la barrière d’Italie, qu’elles franchirent, et les chevaux enfilèrent au trot la grande rue : puis, juste au moment où l’agent de la sûreté se demandait si cette interminable course allait avoir un terme, son cocher, qui avait ses instructions, s’arrêta.

Le fiacre de l’Américain venait de faire halte trente pas en avant.