Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous avez un serrurier dans la rue ?

— Oh ! ce n’est pas nécessaire.

— Comment cela ?

— Tous ces meubles étant à peu près les mêmes, il doit bien y avoir sur le secrétaire d’une autre chambre une clef qui ouvrira celui-ci.

— Diable ! cher monsieur Tourillon ; n’est-ce pas ainsi que vous vous appelez ?

— Oui, monsieur.

— Eh bien ! vous pouvez vous vanter de gérer un établissement où les papiers de vos voyageurs sont en sûreté.

L’hôtelier comprit que, pour avoir fait du zèle, il avait dit une sottise. Il essaya de la réparer en ajoutant :

— Cependant, je n’affirme pas…

— C’est bon ! interrompit M. Meslin ; allez me chercher une clef, et surtout qu’elle ouvre ce secrétaire. Ne revenez pas en me jurant que vous n’en avez pas trouvé, je n’en croirais rien.

Le malheureux Tourillon sortit fort humilié d’être traité de cette façon devant un de ses locataires ; mais deux minutes plus tard, il apportait l’objet demandé.

Pendant sa courte absence, le commissaire de police avait constaté que les fenêtres étaient closes, qu’il n’avait pas été fait de feu dans la cheminée,