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vait faire là le domaine deux fois par an, William Dow hâta le pas. Il lui tardait d’être dehors.

Cependant, au moment de rentrer dans le bureau, il s’arrêta brusquement en disant au greffier et en lui désignant le gardien :

— Puis-je donner un louis à ce pauvre diable ?

— Certainement, monsieur ; il n’a jamais eu pareille aubaine. Pourvu qu’il le remporte tout entier chez lui ce soir, car il n’est pas de service cette nuit. Le malheureux a quatre ou cinq enfants !

— Il demeure probablement dans le voisinage ?

— Du tout, fort loin au contraire. Par ici les loyers sont trop chers ; il gîte au delà de la barrière d’Italie.

— Vous permettez alors ?

Le greffier, pour que sa présence ne gênât pas son employé, avait déjà ouvert la porte de son cabinet. William Dow s’approcha rapidement du gardien, et lui mettant vingt francs dans la main, il lui dit à demi-voix, mais de façon à en être bien compris :

— Il y en aura quatre fois autant pour vous si vous êtes ce soir, à neuf heures, chez le marchand de vin qui est au coin de la rue Vandrezanne et de la route d’Italie. Surtout, pas un mot !

Stupéfait, l’homme ne répondit que du regard.