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pendus au-dessus d’eux pour que parents ou amis pussent les reconnaître malgré les blessures et la décomposition des corps.

Dow parcourut d’un regard rapide ces tristes dépouilles, mais sans doute aucune d’elles n’était ce qu’il cherchait, car il se dirigea immédiatement vers une porte située au milieu de la muraille de gauche et sur un des panneaux de laquelle était écrit : Greffe.

Un gardien assis contre cette porte pour en interdire l’entrée au public la lui ouvrit, et l’Américain se trouva dans un bureau fort bien tenu, soigneusement clos, hygiéniquement chauffé, presque élégant, qui faisait un contraste saisissant et bizarre avec l’horrible promenoir qu’il venait de quitter.

Trois employés, silencieusement courbés sur leurs pupitres, écrivaient dans de grands registres à couvertures vertes.

— Monsieur le greffier ? demanda William Dow à l’un des travailleurs.

— C’est moi, monsieur, répondit une voix partant d’un grand meuble d’acajou qui n’aurait pas déshonoré le cabinet d’un notaire.

L’Américain s’approcha.

Le greffier était un homme d’une cinquantaine d’années, à la physionomie douce et placide, por-