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rence, du côté des gonds, une solution de continuité assez large pour qu’on pût voir la chambre tout entière. Il la parcourut du regard et prêta attentivement l’oreille. Ce qu’il découvrit coïncidait sans doute avec la pensée qui s’était emparée de lui quelques instants auparavant, car il eut encore le même sourire, et, sans autrement prolonger son observation, il redescendit et sortit de l’hôtel en se dirigeant du côté de la place Royale.

Là, il prit une voiture et donna au cocher une adresse qui fit faire à cet homme un mouvement de surprise.

L’étranger avait dit à l’automédon de le conduire à la Morgue.

Dix minutes plus tard, William Dow franchissait le seuil du lugubre lieu et se mêlait à la foule qui examinait, à travers le large vitrage de la salle d’exposition, les corps étendus sur leurs lits de pierre.

Il y avait là, sur des plans inclinés et faisant face au public, des noyés boursouflés, déjà verdâtres ; une femme, jeune encore, trouvée la tête brisée dans les fossés des fortifications ; un enfant qu’un chariot avait écrasé ; des inconnus enfin, aussi nus que le permettait la décence et arrosés par un filet d’eau. Leurs vêtements étaient sus-