Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trentaine d’années, à la physionomie particulièrement intelligente et sérieuse, qui, sans questionner personne, écoutait et regardait.

C’était un Américain ou un Anglais. Sa nationalité se trahissait à la coupe de sa barbe, à la forme de ses vêtements, à sa démarche.

Arrivé à Paris depuis un mois à peine, il s’était fait inscrire à l’hôtel sous le nom de William Dow. Il y occupait, au premier étage, un petit appartement donnant sur la rue.

Ce qu’il était venu faire en France, on l’ignorait. Rien dans ses allures ni dans ses relations n’avait mis son hôtelier sur la voie.

William Dow ne recevait ni lettres ni visites. Il restait parfois absent des journées et des nuits entières ; mais, comme il ne rentrait jamais gris, payait sans en discuter le prix et sans en vérifier l’addition la note qu’on lui remettait tous les huit jours, et ne se plaignait pas du service, son propriétaire, comprenant qu’il n’en pouvait demander davantage, avait fini par ne plus s’inquiéter de son mystérieux locataire.

William Dow, qui n’était sorti de chez lui qu’après son déjeuner, quoiqu’il fût rentré de bonne heure la veille, se promenait donc à travers les groupes qui stationnaient devant le n° 13, et il était là depuis quelques instants déjà, lors-