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ritait, et c’était à M. Morin, à cet excellent parent, qu’allait toute la fortune du mort.

« Je n’ajouterai pas un mot, car je lis sur vos visages, aussi bien que sur celui de l’éminent organe du ministère public, que je n’ai pas plus besoin de recommander Marguerite Rumigny à votre bienveillance que de livrer M. Adolphe Morin à votre réprobation ! »

Mille acclamations enthousiastes saluèrent ces dernières paroles de l’illustre maître, et le vide se fit aussitôt autour de M. Morin, dont le visage décomposé était livide ; mais en voyant M. Gérard se lever, l’auditoire se calma subitement. Il comprenait instinctivement que tout n’était pas terminé.

— Messieurs, dit l’éminent magistrat en s’adressant aux juges, je fais cette fois encore cause commune avec mon éloquent adversaire, car, m’associant à ses dernières paroles, je requiers qu’il plaise à la Cour d’ordonner l’arrestation du témoin Adolphe Morin comme ayant fait un faux témoignage.

— Le ministère public et la défense étant d’accord, répondit M. de Belval, par application de l’article 330, la Cour ordonne l’arrestation d’Adol-