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senter, au milieu de paroles mielleuses et hypocrites, comme une fille dénaturée, sans affection, sans respect pour son père. Vous l’avez entendu insinuer que ce qui était arrivé était fatal, que Marguerite, dès sa plus tendre jeunesse, avait manifesté les plus mauvais instincts, qu’elle devait enfin devenir la honte et la douleur de sa famille.

« Eh bien ! messieurs, ce sont d’infâmes calomnies ; j’ai là, sous la main, cent lettres émanant des plus honorables habitants de Reims, et tous s’accordent à dire — Dieu me garde de manquer de respect à la mémoire de celui qui n’est plus, mais j’ai le devoir de ne rien cacher — que M. Rumigny était un homme violent, égoïste et colère, tandis que sa fille était un ange de douceur et de bonté. Dans quel but donc ces mensonges d’Adolphe Morin ? Dans quel but ce faux témoignage, d’autant plus perfide qu’il tombait des lèvres d’un parent, qui, depuis l’arrestation de sa cousine, jouait l’odieuse comédie du dévouement et du désespoir ? Ah ! M. Morin est un homme habile ! Marguerite Rumigny avait refusé de devenir sa femme ; il a voulu se venger, puis du même coup s’enrichir ! Oui, messieurs, s’enrichir, car, déclarée coupable de parricide par votre verdict, Mlle Rumigny devenait indigne, la loi la déshé-