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duire secrètement dans sa maison, à l’aide du moyen qu’elle lui avait indiqué, et si là, s’étant rencontré par un hasard fatal avec son père, il n’était en effet devenu son meurtrier. Cela est horrible, et vous comprenez toutes ses terreurs ! Dans ces lettres, on pouvait, il est vrai, trouver la preuve du séjour de Balterini en Amérique, mais on pouvait aussi y découvrir celle de son retour. Marguerite s’est tue ! En expiation de la mort de son père, dont elle était la cause involontaire, elle avait fait le sacrifice de son honneur et de sa vie. Que M. le président daigne donner l’ordre de prendre à la poste les lettres adressées aux initiales R. R. M. R., ce sont celles de ces infortunés : Robert Romello, Marguerite Rumigny, et la cour aura entre les mains une dernière preuve indiscutable de l’absence de Balterini depuis le mois de décembre de l’an dernier.

« Je terminerais là, messieurs, si je n’avais pas une dernière tâche à remplir, celle d’accuser, puisque je n’ai personne à défendre. Oh ! le nom que je vais prononcer est sur vos lèvres à tous : M. Adolphe Morin. Vous l’avez entendu, ce témoin qui avait juré devant le Christ de dire toute la vérité, ce parent dont la loi elle-même autorisait l’indulgence ; vous l’avez entendu charger sans pitié Marguerite Rumigny, vous la pré-