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« Comment se fait-il, ne manquent pas de se demander plusieurs d’entre vous, que Marguerite Rumigny ait refusé de répondre au juge d’instruction et à l’éminent magistrat qui nous préside, lorsqu’ils lui ont demandé où était celui que recherchait la justice ? Rappelez-vous que, le 3 mars, il y avait déjà plus d’un mois que la malheureuse femme n’avait quitté son lit, et que, si elle est sortie deux fois depuis le 3 mars jusqu’au jour de son arrestation, ce n’a été que pour faire quelques pas, bientôt interrompus par la souffrance. Or, ce n’était pas rue Marlot que Marguerite Rumigny recevait les lettres de Balterini, c’était poste restante. Elle a donc dit la vérité lorsqu’elle a répondu qu’elle ignorait si Balterini lui avait écrit.

« Elle n’en savait réellement rien, puisqu’elle n’avait pu aller s’en assurer elle-même. Pourquoi n’a-t-elle pas dit où celui qu’on accusait d’un épouvantable crime lui adressait sa correspondance ? Ah ! messieurs, Mlle Rumigny en demande aujourd’hui pardon à celui qu’elle aime et pour lequel elle a tant souffert : c’est qu’aux prises avec un mystère impénétrable, elle a eu peur. Elle s’est demandé, dans un moment d’épouvante, si Balterini, qui lui avait annoncé son départ pour l’Amérique, n’était pas revenu tout à coup pour s’intro-