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le célèbre compositeur italien Alberti. Je fus à Naples, où j’appris de M. Alberti lui-même que son ami s’appelait Romello, qu’il était condamné à dix années de réclusion pour crime politique, et qu’il s’était réfugié à New-York, afin d’échapper à l’extradition.

« Muni de ces renseignements, je fis route pour l’Amérique, où je trouvai sans peine M. Romello. Il ignorait ce qui s’était passé, — inutile de dire qu’il n’avait été touché par aucune citation, — et fort inquiet du long silence de Mlle Rumigny, qui depuis plus de quatre mois n’avait répondu à aucune de ses lettres, il allait s’embarquer pour la France, où d’ailleurs il pouvait impunément revenir, car son illustre ami Alberti avait obtenu sa grâce.

« Je le mis au courant des événements et nous partîmes ensemble, le 19 du mois dernier. Voici un acte qui constate qu’à cette époque fatale du 3 mars, il y avait déjà plus de deux mois que M. Romello était arrivé à New-York et qu’il n’a quitté cette ville que le 19 du mois de juin. Ce document émane de l’alderman du quartier qu’il habitait. De plus, il est visé et légalisé par le consul général de France. »

En disant ces mots l’Américain tendait à l’huissier un pli que celui-ci remit au président.