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l’Américain. Réfugié dans l’angle de cette porte, le vieillard s’y appuya, le bras relevé soutenant sa tête, et comme il se baissa brusquement, sans doute pour n’être pas découvert, dans le cas où le bruit qu’il avait entendu serait celui d’une personne montant jusqu’au troisième étage, le parement de son vêtement, qui se trouvait juste à la hauteur de ce clou, s’y accrocha et y laissa ce morceau d’étoffe.

— C’est possible ; continuez.

— Ce qui se passa ensuite n’est pas moins facile à démontrer. En s’accroupissant, M. Rumigny toucha de la main le paillasson étendu devant la porte de M. Tissot ; il y sentit la clef et, certain que le locataire de cet appartement ne devait pas rentrer cette nuit-là, il y pénétra afin de pouvoir, en toute sûreté, mettre un peu d’ordre dans ses idées et attendre le moment favorable.

— Et une fois dans cette chambre ?

— Il se laissa tomber sur le premier siège à sa portée, c’est-à-dire sur cette chaise rangée contre la table de M. Tissot. Il s’y accouda, prenant sa tête à deux mains, sentant mille pensées affluer à son cerveau, s’efforçant de reprendre un peu de calme. C’est en remettant les mains sur la table qu’il sentit le couteau et s’en empara pour se défendre, car ce vieillard irascible et violent dut