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heures, lorsque la rue Marlot était déserte depuis déjà longtemps. Il sonna à la porte du n° 13, frappa en même temps au volet de la fenêtre ; on lui ouvrit, il entra.

« On était alors à l’époque de la pleine lune, mais le temps était à l’orage, c’est-à-dire que, par intervalles, le ciel était couvert ou qu’on y voyait comme en plein jour.

« M. Desrochers put donc se diriger sans tâtonnement jusqu’à l’escalier, dont il avait dû, d’ailleurs, étudier, de la rue, la situation. Il gravit le premier étage, puis le second. Le cœur devait lui battre bien fort lorsqu’il atteignit le palier sur lequel ouvrait la porte de l’appartement de sa fille. Il dut hésiter longtemps avant de se décider à sonner ; il resta là un quart d’heure, une demi-heure peut-être ; mais, entendant quelque bruit à l’un des étages inférieurs et craignant d’être surpris, il monta jusqu’au quatrième, où, s’appuyant contre le mur, dans l’angle où se trouve la porte de M. Tissot, il prêta l’oreille.

— Qui vous fait supposer que M. Desrochers ou plutôt Rumigny ait dépassé le troisième étage de la maison ? demanda M. de Belval, en arrêtant du geste le narrateur.

— Monsieur le président, répondit William Dow avec un fin sourire, ce n’est pas là une sup-