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« C’est ainsi que nous arrivons à la nuit du 3 au 4 mars, que le malheureux père avait choisie pour pénétrer auprès de sa fille. Bien certainement, il avait vu s’éloigner la sœur de charité qui soignait la malade, et c’était une raison de plus pour lui de ne pas remettre l’exécution de son projet, car il ne savait pas si, le lendemain, celle qu’il voulait voir serait seule de nouveau.

« Ce que je viens de vous dire, messieurs, n’étant pas des suppositions, mais des faits réels, je pense vous avoir démontré cette première vérité : que M. Desrochers ignorait, en arrivant à Paris, le moyen de s’introduire secrètement auprès de sa fille, et qu’il ne dut la découverte de ce moyen qu’à lui-même.

« Nous allons entrer maintenant dans le domaine des hypothèses et de l’analyse ; mais ces hypothèses et ces analyses seront ensuite corroborées par de telles preuves matérielles qu’elles vous apparaîtront comme des vérités palpables.

— Poursuivez, monsieur, dit M. de Belval, très-vivement intéressé lui-même par ce récit.

L’Américain continua :

— Le 3 mars, M. Desrochers rentra chez lui vers neuf heures, ainsi que le prouve la présence, dans sa chambre, du journal le Soir de ce jour-là. Il en sortit vraisemblablement à dix ou onze