sée, mais seulement en partie. Il y avait du sang infiltré dans la gaine.
« Les poumons étaient grisâtres, un peu injectés à leur base. Le cœur était vide et les cavités droites seules renfermaient un peu de sang. L’estomac ne renfermait plus d’aliments. Je me résume, messieurs : la mort est due à l’hémorrhagie résultant de la plaie artérielle. Deux blessures existaient, l’une au cou, l’autre au pli de l’aine, c’est-à-dire dans deux régions du corps où d’habitude les meurtriers dirigent leurs coups. La mort est le résultat d’un crime. L’individu a dû être frappé d’abord au cou, puis au ventre par un meurtrier qui, placé derrière sa victime, lui a fait face ensuite. L’éraflure de la main droite a dû être produite lorsque le vieillard se défendait. La vie a pu se prolonger quelque temps encore après la blessure de l’aine, pendant quelques minutes, peut-être un quart d’heure. La mort a eu lieu quatre ou cinq heures au moins après le dernier repas. »
Pendant cette déposition dont l’auditoire n’avait pas perdu un seul mot, Marguerite Rumigny était restée la tête entre les deux mains. On entendait ses sanglots qu’elle ne pouvait arrêter.
Elle ne revint à elle que lorsque le président des assises, après avoir interrogé le maître de