Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autopsie, le célèbre chirurgien se tourna du côté des jurés et, comme s’il eût été en chaire, s’exprima en ces termes :

« L’homme dont j’ai eu la mission d’examiner le corps pouvait être âgé de soixante-cinq à soixante-dix ans, replet et obèse. Le cadavre n’était plus rigide ; la mort remontait au delà de vingt-quatre heures. Des sigillations cadavériques violacées existaient au ventre, aux coudes, aux cuisses. Sur le dos de la main droite, j’ai constaté une écorchure légère qui pouvait provenir d’une arme ayant éraflé cette main.

« J’ai constaté sur le corps deux plaies béantes à bords nettement coupés et provenant de coups de couteau. L’arme devait être tranchante et bien affilée. Une première plaie oblique en bas et en dedans, longue de trois centimètres, existait en haut du cou, sous l’angle droit de la mâchoire intérieure. L’arme avait pénétré d’avant en arrière. Aucune artère importante n’avait été lésée. Cette blessure, peu profonde, était sans gravité.

« J’ai constaté ensuite, au bas du ventre, à l’aine du côté gauche, une plaie oblique en haut et en dedans. L’arme avait pénétré de droite à gauche, très-profondément. Le blessé avait perdu beaucoup de sang. L’artère fémorale a été divi-