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M. Ravinel était alors un homme dans la force de l’âge ; il occupait dans le corps médical une haute situation ; sa réputation de science et de dévouement était justement acquise. On ne pouvait lui reprocher qu’une confiance peut-être trop absolue dans son savoir, une confiance illimitée dans ses déductions, un besoin de toujours professer, de se mettre constamment en scène, et aussi, ce qui le détournait parfois de son but, une imagination exagérée.

La mission du médecin légiste est parfaitement définie. Il doit examiner le corps qui lui est confié, mais seulement pour en sonder les blessures et déterminer le genre de mort auquel la victime a succombé. Ses appréciations ne doivent pas aller au delà. Il n’a pas à connaître l’accusé, à fouiller dans sa pensée. Le vivant n’existe pas pour lui ; le mort seul lui appartient.

Or, le docteur Ravinel ne partageait pas toujours cette façon de voir ; trop souvent le praticien faisait place en lui au juge d’instruction ; parfois il devenait pour l’accusation un auxiliaire plus puissant que ne le veut la loi.

Il allait le prouver une fois encore, en rendant compte de l’examen auquel il s’était livré sur le cadavre de la rue Marlot.

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