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soleil la veille, et, lorsque les concierges l’ouvrirent le lendemain matin, la mort de l’inconnu datait déjà de plusieurs heures.

« Parmi les locataires du n° 13 se trouve un employé des postes, M. Tissot, qui est convenu d’une façon de sonner et de frapper pour pouvoir, ainsi que l’y oblige son service, rentrer chez lui à toute heure de nuit sans avoir besoin de se faire reconnaître autrement. L’assassin et sa victime avaient-ils surpris ce signal ? S’en étaient-ils servis en même temps, l’un attirant l’autre dans un guet-apens ? C’est ce qu’il était impossible d’affirmer, et la justice dut, après ces premières constatations, rechercher d’abord qui était le vieillard assassiné. Elle parvint à le savoir. Ce malheureux était un honorable négociant de Reims, M. Rumigny.

« Poursuivant ses investigations, l’instruction apprit ensuite que M. Rumigny avait une fille, Marguerite, qui, séduite par un Italien, Balterini, s’était enfuie de la maison paternelle avec son amant. Cette fille et ce Balterini, qu’étaient-ils devenus ? On les suivait bien de Reims à Paris, mais là on perdait leurs traces. Près d’un mois s’était écoulé, et les criminels pouvaient déjà espérer l’impunité, lorsque l’habile magistrat chargé de l’instruction de l’affaire découvrit Marguerite