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filière judiciaire qui prouve le soin scrupuleux qui préside en France aux affaires criminelles.

Après avoir été communiqué au procureur impérial et approuvé par lui, le rapport du juge d’instruction avait été remis au procureur général. Celui-ci avait désigné un de ses substituts pour l’examiner, et ce magistrat avait fait son réquisitoire. Puis ce réquisitoire était revenu entre les mains du procureur impérial, et de là, dans le cabinet de M. de Fourmel, qui avait alors rendu l’ordonnance de renvoi devant la cour d’assises des auteurs du crime de la rue Marlot.

Quelque soin qu’eût pris Me Lachaud pour armer Mlle Rumigny contre les secousses qui lui étaient réservées, la malheureuse n’éprouva pas moins une émotion terrible à la lecture de cet acte dont il lui avait été laissé copie, et dans lequel elle était accusée de complicité dans l’assassinat de son père.

À ce document était jointe une longue liste de témoins. Elle la parcourut machinalement, et l’un des noms qui s’y trouvaient, celui d’Adolphe Morin, réveilla ses plus tristes souvenirs.

Puis, remarquant que William Dow n’y figurait pas, elle murmura en baissant la tête :

— S’il m’abandonne, pourquoi m’a-t-il sauvée ?