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comme sa voix si ferme devient flexible, railleuse et mordante !

Du reste, et pour terminer d’un seul mot, qui peint Me Lachaud mieux que nous ne pourrions le faire, c’est l’avocat de notre époque qui a gagné le plus grand nombre de procès.

Son inépuisable bienveillance ne lui permet pas cependant de toujours choisir ses causes.

Mais la défense de Mlle Rumigny était sans doute une de celles qui plaisent à son cœur et à son esprit, car il s’entretint longtemps avec la jeune femme.

Lorsqu’il la quitta, Marguerite était plus calme. On pouvait déjà lire sur sa physionomie moins de résignation. On eût dit qu’elle ne désespérait plus.

Me Lachaud revint voir sa cliente deux ou trois fois par semaine, et ces visites duraient déjà depuis un grand mois, lorsqu’une après-midi, au moment où elle s’attendait à voir son défenseur, la porte de sa cellule s’ouvrit pour livrer passage à un personnage dont le visage lui était inconnu et que le directeur de Saint-Lazare accompagnait.

C’était l’huissier audiencier de la cour d’appel ; il venait signifier à la détenue son arrêt de renvoi devant la cour d’assises de la Seine.

Le rapport de M. de Fourmel avait suivi cette