Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Mademoiselle,

« Il y a deux mois, en vous quittant à la porte du Dépôt de la préfecture de police, je vous ai dit : Courage ; aujourd’hui, je viens vous répéter le même mot : Courage ! Si vous pensez devoir quelque reconnaissance à celui qui vous a sauvée, suivez mon conseil : priez Me Lachaud de se charger de votre défense. À votre premier appel, il se rendra près de vous.

« Bientôt vous me reverrez.

« William Dow. »

— Lui ! murmura la prisonnière, lui encore ! Lui dois-je de la reconnaissance ? La mort n’eût-elle pas été préférable à tout ce que je souffre ? Pourquoi me faire défendre ?

Cependant elle écrivit à l’illustre maître, et, comme le lui avait affirmé l’Américain, Me Lachaud accourut.

Marguerite ne l’avait jamais vu, mais lorsqu’il parut sur le seuil de sa cellule, il lui sembla qu’elle le connaissait depuis longtemps, car, s’élançant au devant de lui, elle s’écria, en joignant ses mains amaigries et avec un accent d’inexprimable gratitude :