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connaître le but de sa visite, vous n’ignorez pas, sans doute, que sans moi Mlle Rumigny ne serait pas entre vos mains ?

— Je sais, en effet, monsieur, répondit M. de Fourmel, avec quel dévouement vous vous êtes jeté à l’eau pour la sauver. C’est là un acte de courage dont la justice doit vous être reconnaissante.

— Je vous remercie, mais si je me permets de vous rappeler ce fait, ce n’est pas pour en être loué ; à ma place, tout homme de cœur, et sachant nager, en eût fait autant, c’est pour m’excuser de m’intéresser à cette jeune femme.

Le magistrat s’inclina comme pour exprimer qu’il trouvait ce sentiment tout naturel.

William Dow poursuivit :

— Permettez-moi alors de vous parler sans détours.

— Faites, monsieur.

Mlle Rumigny est à Saint-Lazare ; la croyez-vous donc complice de la mort violente de son père ? Pardonnez-moi cette indiscrétion.

— Je vais vous répondre avec une égale franchise. Oui, Mlle Rumigny est complice de ce crime, dont Balterini est l’auteur principal. Les faits me sont mathématiquement démontrés, aussi bien par la correspondance que j’ai saisie que