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Le directeur de Saint-Lazare, que M. Adolphe Morin était venu voir, avait été touché de l’indulgence et de la bonté de ce parent.

— J’ignore, lui avait dit le neveu de M. Rumigny, si ma cousine est coupable ; ce qui arrive est pour nous tous un irréparable malheur ; mais ce que je ne veux pas oublier, c’est qu’elle est la fille d’un homme qui a été pour moi un second père. Ayez donc pour elle, je vous prie, autant d’égards que vous le permettent vos fonctions ; ne la laissez manquer de rien ; je me charge de tout. Qui sait ! la malheureuse n’a peut-être été qu’un instrument inconscient entre les mains du misérable qui l’a abandonnée.

Et l’excellent M. Morin, — c’est ainsi qu’on l’appelait à la direction et au greffe, — venait presque chaque jour prendre des nouvelles de la prisonnière.

Il avait fait, de plus, une chose qui était bien de nature à lui mériter la sympathie de tous et la reconnaissance de Marguerite ; il avait arraché son enfant à la fosse commune.

Grâce à lui, le petit corps reposait au cimetière Montmartre sous des touffes de roses.

Lorsqu’on lui parlait de cette bonne action, il répondait en rougissant :

— La pauvre mère pourra au moins aller prier