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Il avait également ordonné de la tenir au secret le plus absolu.

Sauf le médecin de l’établissement et les sœurs, personne ne devait arriver jusqu’à elle.

Afin de suivre complètement ces instructions, le directeur de la maison d’arrêt avait fait installer sa nouvelle pensionnaire au troisième étage, dans une des cellules de la section des nourrices.

Cette cellule, où on renfermait d’ordinaire deux ou trois détenues, était suffisamment grande. Elle recevait air et jour par une large fenêtre grillée, qui donnait sur cette cour dans laquelle on voit encore, ombragé par quelques arbres maladifs, le lavoir, où selon la légende créée par Eugène Sue, Fleur-de-Marie lessivait son linge.

Le plancher de cette pièce était usé à force d’avoir été lavé. Tout son ameublement se composait d’un lit meilleur que celui de bien des pauvres gens, d’une table de bois, de deux chaises de paille et d’un poêle de faïence, dont le tuyau noir tranchait sur la blancheur glaciale des murs peints à la chaux.

C’était là, dans cette chambre sordide, qu’allait passer de longs et douloureux jours la jeune fille dont l’enfance avait été entourée de soins et de bien-être ; c’était là qu’allait souffrir, sans une main amie pour serrer la sienne, sans une voix