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démarches que son ami Alberti faisait en Italie pour obtenir, sinon sa grâce, du moins que sa peine fût commuée en celle du bannissement.

En retournant seule à Paris et en le faisant savoir indirectement à son père, Mlle Rumigny amènerait forcément celui-ci et les autorités françaises à supposer que Balterini était passé à l’étranger, ce qui lui permettrait de rester au Havre sans être inquiété, jusqu’à ce que les événements rendissent son départ nécessaire ou inutile.

À l’opposé de ce qu’avait pensé M. de Fourmel, le musicien n’était pas sans ressources pécuniaires. D’abord sa famille lui avait envoyé des sommes relativement importantes ; de plus, il avait gagné à Paris quelque argent.

Il put donc, après avoir gardé ce qui lui était indispensable, remettre à la jeune femme ce qu’il lui fallait pour se loger convenablement et vivre plusieurs mois.

Afin qu’elle ne fût, dans la grande ville, ni sans soutien, ni sans conseils, il lui donna une lettre pour l’abbé Mouriez, lettre dans laquelle il disait toute la vérité. Il était certain que le brave et digne prêtre les prendrait tous deux en pitié.

La séparation des deux amants, on le com-