son projet de vivre à Paris de son talent de musicien, et le grand maître s’était hâté de lui envoyer des lettres d’introduction, afin qu’il arrivât promptement à se tirer d’affaire. Parmi ces lettres, il s’en trouvait une pour un prêtre fort connu des amateurs de musique sacrée. C’était l’abbé Mouriez, curé de la paroisse de Saint-Denis.
En allant faire un pèlerinage à Rome, M. Mouriez avait fait la connaissance du grand compositeur italien, et il était resté en correspondance avec lui.
Robert en reçut le meilleur accueil, et bientôt, grâce au digne prêtre et aussi aux autres recommandations de son illustre maître, il eut autant de travaux et de leçons qu’il en pouvait désirer.
Le jeune ménage vivait donc heureux. Marguerite sortait peu et s’efforçait de dissimuler la tristesse qui s’emparait d’elle lorsqu’elle se souvenait de la maison paternelle.
Balterini la trouvait sans cesse le sourire aux lèvres, plus aimante de jour en jour. Il n’avait qu’un rêve, qu’un seul désir : régulariser le plus tôt possible leur situation sociale par un mariage. Mais il fallait attendre, d’abord que la jeune fille eût atteint ses vingt et un ans, pour avoir le droit d’adresser à son père des sommations respectueu-